Réforme des rythmes scolaires
Pour répondre à ces deux préoccupations, le Ministre de l'éducation Nationale a proposé une réforme en y engageant très fortement les communes. L'idée globale est de passer de quatre jours d'école par semaine à quatre jours et demi en y intégrant trois heures d'activités ludiques, sportives et culturelles dans les périodes pendant lesquelles les enfants ont le plus de mal à rester attentifs (soit, l'après midi).
Ainsi les périodes de cour purs seront étalés et moins longues, les enfants auront donc moins de difficultés à rester attentifs, et les offres culturelles de ces nouveaux «Temps d'Activités Périscolaires» feront découvrir de nouvelles activités aux enfants.
Comme toute reforme d'envergure, celle-ci a aussi ses failles. Les temps d'activités périscolaires étant délégués aux communes, plusieurs problèmes d'organisation, logistiques et financiers se posent à elles. Outre le problème d'inégalité des communes qui favorise les plus fortunées au détriment des autres, cette délégation de responsabilité a déjà montré dans les communes qui ont engagé la réforme en 2013 un certain nombre de difficultés.
Trouver les personnes qualifiées pour animer ces temps d'activités parascolaires
Financer ces animations
Inclure ces activités dans le temps et les locaux scolaires
Adapter cette nouvelle organisation aux enfants de maternelle qui n'ont pas le même rythme
Organiser les horaires de façon à ne pas rendre l'organisation des parents trop difficile
Permettre aux enseignants de continuer leur programme sans difficulté. Face à ces questions, il existe des réponses. Toutes ne sont pas parfaites, mais certaines sont mauvaises.
Le seul bon repère qui nous permet de juger si les choix qui sont faits est l’intérêt de l'enfant, car, ne l’oublions pas, c'est cela qui doit primer avant toute choses. Beaucoup de personnes sont appelées à faire des concessions dans cette réforme. Les enseignants, les parents d'élèves, les élus, les employés communaux, les partenaires … mais s'il est une catégorie de personnes qui ne doit pas être lésée par ces changements, ce sont les enfants. Car rappelons-le, l'objectif est de leur proposer des journées moins denses et la découverte d'activités gratuites.
Situation à Lisses :
Attaquer bêtement nos opposants sans raison ni argument serait mesquin et serait preuve d'incompétence. Si d'autres n'ont pas peur de décrédibiliser l'image de la politique en tombant dans ce travers, ce ne sera pas notre ligne de conduite. Cela étant, nous ne pouvons construire notre programme que sur un état des lieux de la situation actuelle. Et dresser le bilan de ce qui est concrètement avancé par la municipalité actuelle nous obligera à y relever les failles et les incohérences. Nous nous attacherons donc à nous cantonner aux faits sans faire de procès d'intention ou d'attaques personnelles.
Quelque soit ce que chacun pense de cette réforme et de la façon dont elle est proposée aux communes, il nous faut travailler dessus sérieusement pour en tirer un maximum d'avantages. Deux choses peuvent être faites face à une réforme difficile à mener. Soit nous faisons le minimum sans prendre en compte le bien de l'enfant et en clamant que si le résultat est mauvais, ce ne peut être que de la responsabilité du gouvernement, soit nous travaillons à adapter au mieux cette réforme, dans la concertation et en ayant en permanence l'intérêt de l'enfant en ligne de mire. La seconde solution est celle que nous prônons. Elle ne sera pas facile, mais si nous souhaitons offrir aux élèves de nos écoles les meilleurs chances nous n'avons pas le choix.
La concertation :
La municipalité a fait le choix de retarder d'un an la mise en place de la réforme, elle commencera donc dès la rentrée 2014. Ce choix à été justifié par la volonté de réaliser une concertation générale avec toutes les personnes concernées. Malheureusement, nous l'attendons encore.
En revanche le fait de ne pas encore avoir mis en place la réforme préserve la majorité sortante d'un bilan qui ne leur aurait certainement pas été profitable. Les enseignants comme les parents d'élèves attendaient dès la rentrée de pouvoir débattre et construire ensemble la future organisation de nos écoles, mais aucune grande réunion de ce type n’a été organisée, et pour ce que nous en savons il n'y en a aucune de prévue dans l'avenir. En guise de concertation, la mairie n'a invité que les directrices des écoles et les présidents des fédérations de parents d'élèves dans un délai qui leur empêchait de faire remonter quelque avis que ce soit avant la réunion.
Lors de ce premier contact, tous les choix avaient déjà été faits.
Les journées seront aussi longues qu'avant pour les enfants mais avec le mercredi matin en plus,
Les maternelles ne finiront pas à la même heure que les primaires,
Les temps d'activités périscolaires se feront après 16h30 et seront indirectement payant (parce que liés à l’étude aujourd’hui payante).
Le seul choix qui restait à faire était entre trois plannings tristement semblables.
C'est une véritable inquiétude qui nous anime si l’organisation aujourd'hui proposée est mise en place. Ni les enseignants ni les parents n'ont eu leur mot à dire, mais surtout cette organisation va à l'encontre même de l’esprit de la réforme, et ce sont nos enfants qui en pâtiront le plus.
Nous souhaitons remédier à cela au mieux. A l'issue des élections, beaucoup de décisions pour la prochaine année scolaire auront déjà été entérinées, aussi nous travaillerons avec tous les enseignants et tous les parents d'élève à redresser la barre et permettre que la prochaine année scolaire débute le mieux possible. L’expérience de cette première année nous aidera dans la construction commune d'un véritable projet éducatif de la ville à long terme. Nous voulons construire cet ambitieux projet en collaboration étroite avec tous les enseignants, tous les parents et aussi avec tous les partenaires pouvant nous aider (associations, spécialistes de l'enfance, services municipaux) dans une transparence absolue et sans jamais oublier notre cap, le bien-être de nos enfants.
Le planning proposé à ce jour :
8h30-11h30 : cours, comme aujourd'hui
11h30-13h45 : déjeuner en deux services et récréations, encadrés par les animateurs municipaux. Cette période est plus longue d'un quart d'heure par rapport celle d'aujourd'hui
13h45-16h : cours (avec 45 minutes de moins qu'aujourd'hui)
16h : possibilité de sortie pour ceux qui le souhaitent
16h-16h30 : goûter, encadré par les animateurs municipaux (et peut-être payant) 16h30 pour les primaires, 16h45 pour les maternelles : deuxième sortie possible
16h30-17h15 : Temps d'Activité périscolaire (TAP) pour les enfants qui resteront à l'étude (à priori payant).
17h15-18h : étude (¼ d'heure de moins qu'aujourd'hui) Les temps d'étude et de TAP pourront être alternés d'une journée à l'autre.
Mercredi matin : cours de 8h30 à 11h30.
Les failles du planning proposé :
Le prolongement d'un quart d'heure de la récréation du midi est inutile pour les enfants qui trouvent ce temps déjà long. Il n'a pour seul intérêt que de faciliter l'organisation des employés de cantine (Nous pouvons aider à cette organisation sans interférer sur le rythme des enfants). Pour les maternels, cela consiste à retarder d'avantage la sieste alors que la période de digestion est déjà bien entamée.
La possibilité de sortir à 16h, à 16h30 pour les primaires et à 16h45 pour les maternels, promet un imbroglio organisationnel, car d'une heure à l'autre ce ne sont pas les même personnes qui font sortir les enfants (16h, les enseignants et 16h 30 les animateurs municipaux). À quoi bon sortir plus tôt si ce n'est que pour une demi -heure.
Les parents qui prennent leurs enfants à 16h30 ne pourront pas voir les enseignants Les parents qui ont des enfants en primaire et en maternelle devront attendre 15 minutes avant d'aller chercher les maternels (accompagnés des plus grands).
Les enfants qui rentrent chez eux à 16h30 (heure normale de fin de journée scolaire) auront ainsi passé trois quarts d'heure de plus à ne rien faire et n’auront pas la possibilité de participer aux activités périscolaires.
Les enfants qui souhaitent participer à ces activités après 16H30, devront obligatoirement faire trois quarts d'heure d'étude. De même, ceux qui ne veulent pas participer aux activités périscolaires mais que les parents ne peuvent venir chercher qu'à 18h devront quand même y aller.
Si certaines activités périscolaires se font hors des écoles, aucun temps n'est prévu dans ce planning pour les allers retours. Il nous a été dit que les enfants pourraient marcher tout en prenant leur goûter pour aller aux lieux d'activité, et que les parents devront probablement récupérer à la même heures des enfants à des endroits différents de la ville (aujourd'hui s'il y a un retard, l'enfant est pris en temps de garderie que les parents doivent payer).
L’expérience menée dans les autres villes montre qu'il est impossible que mettre en place des activités périscolaires en trois quarts d'heure. A moins que l'on se cantonne à des activités de coloriage (et encore), les temps d'installation de l'activité et de rangement ne laissent quasiment plus de temps pour l'activité elle-même.
Le temps d'étude est réduit de 45 minutes ce qui ne laissera pas toujours le temps aux enfants de réviser convenablement. Aussi les enseignants qui jusqu'à aujourd'hui encadraient l'étude en apportant leur savoir-faire pour aider les élèves, ne voudront pas forcément attendre une heure et quart à ne rien faire pour trois quarts d'heure d'étude.
Il a fallu plusieurs mois pour que Monsieur Lafon se décide à donner un avis définitif quand à la gratuité des activités périscolaires. La tendance avant que la campagne ne commence était visiblement de les rendre payantes, nous avons même été taxé de naïf à ce sujet. Mais aujourd’hui, alors que nous avons affirmé notre propre position, la majorité sortante parle de gratuité. En vérité il n’en n’est rien car les temps d’activités périscolaires seront obligatoirement liés à l’étude qui est payante.
Cette position permet une communication facile, mais risque de surprendre beaucoup de personnes à la rentrée prochaine.
Certains nous rétorqueront qu’il est normal de demander de l'argent aux familles si les activités ont lieux après 16h30, mais ce n'est pas l'objet de cette réforme. Si en toute logique les TAP sont proposés avant 16h30, la question de la gratuité devient plus naturelle.
Le financement de ces activités périscolaires représenterait un coût moyen de 150 euros par enfant et par an. La commune compte près d’un millier d’élèves en maternelle et primaire et l’état subventionne la réforme à raison de 50 000 euros. Ce qui nous permet d’estimer un coût total autour de 100 000 euros par an, soit moins de 1% du budget de la ville. À titre de comparaison, le coût de des tribunes du stade de foot engagé par la mairie en place est passé de 1 500 000 à 2 000 000 euros sans plus d'explications (soit 5 ans d'activité gratuites pour nos enfants).
Nous ne comprenons pas la démarche qui a conduit à un tel programme, car personne n'y trouve son compte. Certains l’interpréteront comme une méthode de division pour mieux régner. Peu importe.
Ce qui est certain c'est que les enfants seront les premiers à en subir les conséquences.
Notre retour d’expérience :
Notre réflexion autour de ce projet n'est pas née entre quatre murs. Depuis un an, nous sillonnons la région pour multiplier les échanges afin de nous forger une opinion la plus objective possible. Nous avons rencontré plusieurs maires qui ont déjà mis en place cette reforme dans leur ville. Nous avons également rencontré des directeurs et directrices d'écoles. Nous avons débattu avec des représentants des associations de parents d'élèves de tous bords (droite, gauche, apolitiques), discuté avec des enseignants, des animateurs indépendants, des responsables d'associations, des animateurs municipaux, des puéricultrices, et aussi nous avons écouté les enfants. Forts de toutes ces remontées d’expériences, nous avons retenu quelques idées fortes qui représentent l'idée que nous nous faisons de ce projet. Bien sûr nous avons plusieurs idées concrètes de planning et d'organisation qui pourraient aller dans le bon sens. Mais nous ne tomberons pas dans la facilité qu'imposent d'autres de rester sur une idée sans avoir écouté préalablement les premiers intéressés.
Voici donc les principaux axes de notre programme pour ce qui concerne la réforme des rythmes scolaires.
Construire le projet en collaboration étroite avec les enseignants, les parents et tous ceux qui peuvent y apporter leurs compétences.
Les temps d'activité périscolaire doivent être gratuits pour les familles, sans les associer obligatoirement à d’autres acticités payantes.
Ces activités doivent avoir lieu dans le temps scolaire actuel, soit avant 16h30.
Les rythmes scolaires ne doivent pas être les même pour les maternelles et le primaires.
Les activités périscolaires devront répondre à un véritable projet pédagogique cohérant et de qualité en y associant les associations, mais aussi les parents et les grands parents qui souhaiteront y participer.

État des lieux :
Le ministère de l’Éducation Nationale a engagé une réforme des rythmes scolaires qui appelle à restructurer en profondeur l'organisation des écoles et l'investissement des communes envers la jeunesse.
Cette réforme part de deux constats observés par bon nombre de spécialistes depuis des années.
D'une part, les semaines de quatre jours telles qu'elle sont proposées aujourd'hui imposent aux enfants de longues journées de concentration ce qui ne correspondent pas à leur rythme biologique.
D'autre part tous les enfants ne sont pas égaux devant l'offre culturelle et sportive proposée dans leurs communes. Ces activités naturellement payantes ne sont pas dans les moyens de toutes les familles.